Arbekowicz, Billancourt
En octobre 2021, j’ai simultanément commencé à travailler pour une nouvelle entreprise et déménagé. Dans le déménagement, il y avait une de ces grosses cantines en métal que j’ai récupérée des aventures de mon père. Elle fut expédiée à son domicile dans les années soixante depuis Chittagong. L’adresse était le 102, rue du Point du jour à Boulogne-Billancourt.
Des secteurs entiers de Billancourt sont « modernisés ». Le passé industriel est effacé, noyé sous le béton. De populaires, traduisons pauvres, on passe à des logements au prix fort. Les précaires sont dans du moche qui s’effrite. Les plus aisés dans du rêve d’ailleurs.
+Ce qui a retenu l’attention du festival
Arbekowicz évoque à demi-mots hier. La série de photographies dessine une occupation de l’espace de Boulogne-Billancourt. Déplacements des personnes qui y vivent, occupations quotidiennes, paysage urbain, végétation, envahissement, affichage ; le territoire urbain est possédé par ce qui est. Mais dans le souvenir d’un photographe demeure un autre paysage. Boulogne-Billancourt hier, revenu du Bangladesh dans une cantine en métal. La ville d’aujourd’hui a enseveli le passé, l’identité. Renouvellement ou oubli ?