Yohann Hautbois

Yohann Hautbois, Chibanis

Depuis quinze ans, chaque jour ou presque, je les croise à proximité de la gare, au café du coin, dans les rues, anonymes. Les Chibanis « les anciens » sont des immigrés de la toute première génération, arrivés en France pour participer à la reconstruction du pays après la guerre. On est en 2021, ils sont toujours là, dans d’anciens foyers Sonacotra, miteux et sales. Un jour, en novembre 2020, je me suis rendu dans leur résidence. Djaballah a accepté d’être photographié. Amezienne aussi. Je leur ai offert un tirage : Ali, Micoud, Gas ont été « jaloux » et ont voulu le leur. Depuis, je rentre dans leurs appartements, ils me racontent leur vie, leurs histoires. 

+Ce qui a retenu l’attention du festival  
Djaballah, Amezienne, Ali, Micoud, Gas, des prénoms pour des histoires, une histoire. La série de photographies de Yohann Hautbois approche les Chibanis. Comme d’autres milliers, ils vivent dans un foyer Sonacotra ; attendent-ils, à quoi pensent-ils ? Les images s’arrêtent sur ce qui fait leur présent, on devine combien ils sont occupés par toute cette vie passée et présente qu’ils ont un jour laissée.